
>Ils sont alpagistes, estivant.e.s, berger.e.s ou fermier.e.s
Sébastien et Jules, les chevriers de Morzine
Sébastien Bron est passionné de montagne depuis tout petit. Devenir moniteur de ski et guide de haute montagne était une évidence pour lui ! Il aime partager avec ses clients sa vie de montagnard tout en expliquant comment vivent les habitants du coin. Quand il n’est pas en montagne, il pratique sa deuxième passion : s’occuper des 60 chèvres. Ses parents ont exploité pendant plusieurs années des alpages sur la commune de Morzine et c’était donc une évidence pour lui et sa compagne, Anna, de reprendre la chèvrerie familiale. Ce métier lui permet de transmettre à ses enfants ainsi qu’aux visiteurs de passage des valeurs saines, un savoir-faire traditionnel et des méthodes 100% naturelles. Il combien donc désormais deux activités : chevrier et guide.
Découvrez les chèvreries de montagne pour vos tournages au plus près des alpages et des animaux :
- A Avoriaz, chez Sébastien et Anna (au pied de la station ou dans les alpages suivant la saison). Le plus : une petite restauration est proposée
- A l’Alpe du Grand-Serre, à la ferme du Grand Rif
- A la Giettaz, à la chèvrerie des Aravis avec Alizée et Alexandre
- A Arêches-Beaufort, avec Caroline Joguet, qui fabrique « le plancherin d’Arêches »
- A Valmeinier : Virginie et Benjamin Barbier sont les nouveaux fermiers de la Ferme du Mont-Thabor
Durant le premier confinement, au printemps dernier, Benjamin Barbier entrevoit la possibilité de réaliser son rêve d’enfant : avoir sa propre exploitation agricole et élever des chèvres à la montagne. Benjamin et Virginie Barbier ont décidé de plaquer leur vie ardennaise pour venir en Savoie. Le couple et ses trois enfants ont vendu l’entreprise familiale d’électricité pour reprendre la Ferme du Mont Thabor et produire du fromage sur place. Virginie et Benjamin sont aujourd’hui ravis d’ accueillir les vacanciers au milieu de leurs 60 biquettes et de leurs compagnons de la Ferme du Mont Thabor pour une dégustation, une visite ou l’occasion de rapporter un bon fromage de chèvre à la maison comme les « enrobés » à l’ail des ours ou les célèbres « délices » !
Ils sont bergers en montagne
Bertrand Müller, berger sur l’alpage de Pertuiset (Praz-de-Lys Sommand)
Venu d’Ardèche, Bertrand rejoint l’alpage chaque été, avec sa compagne Pomme.
Par ailleurs, si toutes les conditions sont réunies (météo et humeur du troupeau), il invite les visiteurs à découvrir la vie en alpage le temps d’une soirée, son métier de berger, son troupeau, son quotidien, le rôle des chiens de protection etc. sur les hauteurs de Sommand.
L’accueil se fait à la cabane d'alpage afin de se rendre jusqu'au parc de nuit pour attendre le retour du berger et de son troupeau (balade prévue pour aller à la rencontre du troupeau). Après avoir fermé le parc pour la nuit, retour à la cabane pour un temps de casse-croûte maison préparé par Pomme, au cours duquel Bertrand fera découvrir son métier et, d'une manière plus générale, le pastoralisme. Une belle soirée de découverte et d’immersion.
L’hiver, Bertrand est également brasseur et produit la savoureuse « Bière du Berger ». Quant à Pomme, elle est aussi potière.
Vianney Fournié, le berger en transhumance des Pyrénées
Soulan est un petit village pastoral situé sur la route d'accès au Pla d'Adet (ascension mythique du Tour de France). Le berger gère non seulement les troupeaux du village mais aussi d'autres troupeaux venant du piémont Pyrénéen. Une transhumance haute en couleur et restée authentique est organisée entre la vallée et Soulan, lieu où les bêtes sont prise en charge par le berger pour la saison d'été sur les estives du Col du Portet (autre lieu d'arrivée du Tour de France).
Chantal Pin, à 2000 mètres d’altitude
Chantal est alpagiste et bergère : originaire de Chambéry, Chantal a découvert enfant l’alpage de son grand-oncle elle n’a plus voulu le quitter. A 18 ans, elle reprend seule l’exploitation et le troupeau de vaches laitières. Depuis, avec un associé et son fils, chaque année, elle passe son été dans les alpages à 2000 mètres d’altitude en montagne pendant 3 mois. Elle ne fabrique pas son propre fromage, le lait est descendu à la coopérative de Bourg Saint Maurice pour la fabrication du Beaufort.
Le plus pour les tournages : son exploitation est facilement accessible en voiture. En partant de Bourg Saint Maurice prendre la route qui monte au Cormet de Roselend. Arrivé à Bonneval les Bains, il faut emprunter une petite route étroite, raide, sinueuse et parfois vertigineuse qui va mène jusqu’à l’alpage du plan des Veys à 2060m.
Amélina Mattel, 400 moutons
C’est à Jovet, au cœur de la Réserve Naturelle des Contamines, qu’Amélina et près de 400 moutons évoluent en été. Contaminarde de souche, avec son troupeau, elle témoigne de la conciliation entre agriculture de montagne, développement touristique et préservation de l’environnement.
L’alpage Jovet dispose depuis 2019 d’un chalet dans lequel un berger surveille quotidiennement ses moutons avec pour objectifs de favoriser la réhabilitation des milieux, de préserver la biodiversité et de maintenir l'activité pastorale. Grâce à cette action, le circuit court est assuré et les produits du territoire sont valorisés. La montée en alpage se fait en général vers la mi-juin.
Découvrez les bergeries : beaucoup de moutons, des chiens, de la marche et de grands espaces
Manon et Timothée, de la bergerie de Bonvillard à la Plagne produisent des yaourts, des faisselles, des tomes, des brebichons (équivalent du reblochon mais avec du lait de brebis), des merguez, diots... et éduquent également les chiens pour des concours de chiens de berger.
Plus d’infos et vidéos : https://www.facebook.com/labergeriedebonvillard/?locale=fr_FR
Aux Houches, Eddy Battendier élève des brebis et vend son fromage tous les soirs.
Du côté des Sybelles (Le Corbier / La Toussuire), Axelle Rossat accueille les visiteurs pour leurs permettre de découvrir son activité à la bergerie de l’étoile.
Les producteurs de fromage d’alpage
Aux Menuires, le temps s’arrête lorsqu’on atteint l’alpage des Combes sur les hauteurs du hameau de la Sauce à 1600 m d’altitude. Les randonneurs peuvent assister à la traite des vaches tarines et abondances puis déguster le précieux Beaufort « chalet d’alpage ».
Signes distinctifs de ce « caviar » des fromages alpins : plus rare que le Beaufort d’été ou d’hiver, très certainement l’un des AOP les plus exigeants et facilement reconnaissable par son talon concave, sa pâte lisse aux couleurs ivoire et sa texture ferme et fondante en bouche. Il doit être produit de juin à octobre à une altitude minimum de 1500 m et fabriqué tout de suite après la traite, deux fois par jour, avec le lait encore chaud d’un seul troupeau. Cet élevage en altitude, où les vaches se régalent de la flore des montagnes et de gentianes, lui confère un fruité unique.
Benoit Suffet et sa famille, au Lac du Mont Cenis
Côté Sainte-Foy Tarentaise : Jérôme Empereur élève des tarines pour le Beaufort dans la vallon classé du Clou.
Côté Pralognan-La-Vanoise : le Beaufort « chalet d’alpage » est produit par deux nouveaux bergers (frère et sœur) sur l’Alpage du Ritord
Côté Auvergne : Sébastien Ramade de la ferme des Estives dans le massif du Sancy produit l’incontournable Saint-Nectaire AOP.
Les passionnés de chevaux
Morgane, nouvelle génération d’agricultrice : des bancs de Sciences-Pô aux alpages des Belleville
Cette jeune femme au parcours étonnant a de quoi surprendre par son franc parler. Originaire de la Vallée des Belleville, elle part faire ses études à Grenoble et revient 5 ans plus tard dans la ferme familiale de Villarenger avec en poche un diplôme de la prestigieuse école de Sciences-Politiques et une spécialité en économie sociale et solidaire. Attachée à ses montagnes, mais aussi à son troupeau de 60 chèvres et 12 chevaux, elle décide de reprendre la ferme familiale, soutenue par ses parents Richard et Fernande et sa sœur. Son papa lui transmet les rênes de l’exploitation en 2017, mais continue à l’aider au quotidien avec son épouse pour la traite des chèvres et la fabrication du fromage (sérac, chèvres frais, tomme et yaourts).
Elle décide d’ouvrir sa ferme à l’agrotourisme. Son plus grand bonheur : que les vacanciers aient un autre regard sur son métier et de leur transmettre, le temps d’un atelier ou d’une journée, son savoir-faire et son amour pour sa Vallée.
Au programme de la ferme familiale : traite des vaches en alpage (à 4 km de la ferme familiale), fabrication de fromage frais de chèvre (à la ferme), cueillette de plantes sauvages comestibles. Morgane est intarissable sur les plantes de montagne, elle propose à ses hôtes de les cuisiner ensemble ; beignets d’orties ou d’épinards sauvages, pesto de plantes sauvages ou cristaux de fleurs caramélisés… Elle leur transmet également ses propres recettes de sirops et de vins de plantes (vin de pissenlit, sureau de cassis ou de coquelicot, en fonction des saisons…). Passionnée par les chevaux, elle a passé son brevet d’accompagnatrice et encadre régulièrement des balades à cheval dans la Vallée des Belleville.
Carole Chenal, les crinières de lait
Carole possèdent plusieurs juments et monte en alpage avec son troupeau.
Avec leur lait, elle fabrique des savons et autres cosmétiques.
Sa petite écurie est gérée avec beaucoup d'amour et un vrai respect du rythme animal et de l'environnement.
Plus d’infos : https://www.facebook.com/tarentasia/
Elodie Lukenda et Émilie Charvolen, Vars
Elodie a suivi des études de droit à Nice et a ensuite intégré une entreprise en tant que juriste. Emilie, elle, était réceptionniste dans des hôtels de Cannes. Elles n’attendaient qu’une seule chose, les weekends, pour s’échapper dans les montagnes du Mercantour, de l’Ubaye, du Queyras… Emilie a eu un jour un déclic : ne surtout pas subir une vie qui ne lui correspondait pas. Alors, tout remettre en question, mais pour faire quoi ? Une chose était certaine, elle voulait faire sa vie à la montagne, et quitte à tout quitter, autant avoir un métier passionnant ! Leurs nombreuses randonnées les ont amenées à rencontrer des bergers, des fromagers en alpage. L’élevage leur est apparu comme une évidence, un métier complet, palpitant et surtout réalisable à l’année en zone de montagne. Emilie a donc passé un brevet professionnel responsable d’exploitation agricole en apprentissage. Elle a ensuite fait des stages puis est devenue salariée en Savoie, à Pralognan la Vanoise, afin de se former au pastoralisme et à la transformation fromagère. Elodie, qui a soutenu ce choix de réorientation, a finalement suivi le même chemin. Après avoir passé tous ses weekends dans les exploitations où travaillait Emilie, elle s’est rendue compte à quel point ce métier lui correspondait. Elle a donc quitté son emploi de juriste pour travailler et surtout se former à la chèvrerie où était embauchée Emilie. Elle a ensuite été salariée dans une exploitation de brebis laitières à Pralognan la Vanoise. Grâce à ces différentes expériences professionnelles, elle a passé une VAE pour obtenir son diplôme dans le but de s’associer avec Emilie et créer une chèvrerie à Vars.
En quoi la montagne est pour vous une destination authentique, parfaite pour le retour aux sources ?
« La montagne est une allégorie de l’existence. Il n’y a pas plus sincère et vraie qu’elle. Tout en simplicité, elle sait se montrer fascinante et effrayante, massive et fragile, accueillante et repoussante. Peut-être d’ailleurs, est-ce dans son ambivalence que règne sa beauté. Aux antipodes de ce que nos modes de vie actuels encouragent, notamment l’immédiateté et la sédentarité, en montagne, le temps ralentit. Les joies simples de la vie refont leur apparition. Notre projet résulte en tout point de notre passion pour ce milieu montagnard. Notre désir de grands espaces, de moments intenses et vrais, d’une qualité de vie loin du superflu de la vie urbaine nous ont menées à nous poser les bonnes questions. En lien étroit avec la nature, avec nos animaux, nous prenons plaisir à vivre simplement, les pieds bien ancrés dans le sol au rythme des saisons. Ce métier, que nous effectuons avec passion, nous offre la chance de pouvoir participer à l’entretien de ce territoire qui nous donne tant. En zone de montagne, toutes les conditions sont réunies pour mener à bien notre projet : la ressource fourragère, le tourisme, le calme, la sérénité… »
>Les accompagnateurs et guides en montagne engagés dans le développement durable
Impliqués au quotidien dans la vie montagnarde, conscients des enjeux d’avenir, amoureux de leurs territoires, de nombreux professionnels en station de montagne œuvrent pour communiquer des valeurs et engagements aux visiteurs.
André Genin, Vecteur Montagne à Praz-de-Lys Sommand
Dans toutes ses activités, il a une approche avant tout naturaliste et met en avant sa sensibilité à la fragilité de la nature qui l’entoure.
Nouveauté été 2023 : André Genin propose une nouvelle escapade VTT-AE sur 2 jours, à l’aventure sur le massif de Praz de Lys Sommand. Les participants, équipés de VTT dotés de sacoches adaptées, et encadrés par un accompagnateur en montagne également moniteur VTT, sillonnent le territoire et posent leur bivouac pour une nuit en pleine nature. Pas de course, pas d’exploit sportif au programme, mais 2 jours de découverte naturaliste en immersion totale avec des parcours sur-mesure en petits groupes !
Lucas Humbert est un acteur engagé sur le massif du Jura, à l'initiative de l'évènement Montagne en partage (début juillet 2023) https://www.lucas-humbert-aem.fr/
Loréleï Rodrigo enseignante et apprentie guérisseuse
Depuis toute petite, la montagne est son terrain de jeu, étant sophrologue, professeure de yoga et accompagnatrice de montagne depuis 10 ans à Courchevel. Elle apporte à ses élèves tous les outils d’accompagnement d’intelligence collective et de développement nécessaires pour les positionner dans ce monde et pour développer leurs potentiels.
Sébastien Perrier et les plantes comestibles
Accompagnateur en moyenne montagne et journaliste, Sébastien Perrier s’est installé aux Houches, dans la vallée de Chamonix, pour assouvir son amour de la montagne. Son attrait pour la nature et son esprit curieux l’ont conduit à passer un diplôme en ethnobotanique. Il emmène les visiteurs à la rencontre des plantes qui accompagnent l’homme depuis des millénaires. Il partage avec eux leurs usages locaux et retrace leur évolution depuis le mode de vie agropastoral jusqu’à nos jours. D’anecdotes en recettes, les plantes racontent la vie d’un hameau et aussi notre lien au monde végétal.
Franck Bortolotti, accompagnateur de montagne inspiré
Il propose depuis plusieurs étés différentes balades à thème à Val d’Isère pour se rapprocher un peu plus de la nature. Retrouver ses sens, protéger l’environnement, découvrir la pleine conscience, les plantes culinaires sauvages, le fonctionnement d’une forêt d’altitude, les différentes essences d’arbres... Franck est membre de l'association et ambassadeur Mountain Riders, il fait partie également du 1% for the planete.
Fabrice Arbonnier guide nature, animateur en astronomie, conteur
Amoureux de la nature, il emmène les randonneurs à la rencontre de la vie sauvage d’Orcières et propose des balades "contées" sous les étoiles afin de prolonger l’émerveillement ! Parmi les passions qu’il aime partager, il a un penchant pour les petites bêtes et leur mode de vie fascinant, mais également le chant des oiseaux qui permet de les reconnaître. Le ciel nocturne et toutes les légendes qui l’accompagnent font également partie des passions de Fabrice.
Que ce soit à pied ou en salle pour les classes découvertes (séance pédagogique, atelier pratique et contes), de la longue-vue à la loupe binoculaire, il est l’interprète du milieu montagnard. Toutes les sorties qu’il encadre sont comme « labellisées » développement durable, Fabrice ayant toujours un discours orienté sur le respect de la nature, en adéquation avec l’époque.
Du côté des guides de montagne, de nombreuses personnes sont très actives sur la transmission de leur connaissance de la montagne, par exemple Ludovic Ravanel (géomorphologue spécialiste du pergélisol), Brad Carlson (écosystèmes d’altitude et verdissement des Alpes), Benjamin Ribeyre (les évolutions du métier de guide liées à l’impact climatique) ou encore Georges Unia (philosophe).
Contact : Anne Géry annegery@infocimes.com
>Jean-François Cassier, Le Mont-Dore
Dans sa première vie, Jean-François était ingénieur au sein du groupe Danone. Ancien responsable de production à Évian, Jean-François est tombé amoureux du Sancy lorsqu’il dirigeait l’usine d’eau du Mont Dore entre 2001 à 2005. Parallèlement, son épouse Murielle crée la ferme pédagogique « La chèvrerie des Mont Dore » en 2000. Ils produisent des fromages de chèvre frais et des tommes qui sont exclusivement écoulés en vente directe. La chèvrerie est aussi une ferme pédagogique qui invite petits et grands à découvrir et de participer aux activités de la ferme : nourrir les chèvres, câliner le troupeau, donner le biberon aux chevreaux. En 2006, Jean-François réalise son rêve et passe le diplôme d’Etat de musher. Aujourd’hui Jean François est musher professionnel et propose des activités avec ses chiens été comme hiver. L’objectif est atteint : revenir aux sources, à la nature et à une vie libre et sereine…
Pourquoi ce retour aux sources, à la montagne ?
« J’ai été élevé dans une ferme (vaches viande et laitières) avec mes grands-parents jusqu’à l’âge de 15 ans. Et cela, je l’ai toujours gardé en moi, ce qui explique le fait d’avoir démarré une ferme avec mon épouse Murielle, ce qui était pour elle aussi son objectif. Quant aux chiens de traineaux, c’est ma passion depuis l’âge de 20 ans. J’ai constitué ma meute de 12 chiens petit à petit tout en exerçant mon métier de directeur d’usine. Et à 40 ans j’ai décidé de faire le grand saut : retourner aux sources et vivre à la montagne. Pour être libre et vivre de ma propre activité, vivre de la nature et du monde animal qui apporte un bien être fantastique. Le besoin de montagne est lié à cette envie de vivre au quotidien dans les grands espaces et avec des saisons très marquées. Le massif du Sancy est très sauvage et les collectivités ont su préserver la nature. Mon métier, enfin plutôt mes deux métiers : chevrier et musher, sont très riches de rencontres. Je me suis beaucoup questionné sur mon parcours, car dans la société d’aujourd’hui beaucoup de gens veulent faire ce grand saut ! Je leur explique qu’il y a eu 5 à 6 ans difficiles, de galère, pour démarrer la chèvrerie et l’activité de chiens de traineau. Tout cela ne s’est pas fait en un jour. Murielle et moi avons beaucoup été jugés sur ce choix que nous avons fait. Et puis le dernier projet que je viens de réaliser, c’était mon rêve de gosse, je viens d’obtenir mon brevet de pilote d’avion, ce qui me permet de survoler la Chaîne des Puys ainsi que le massif du Sancy avec ma famille et mes amis. Du pur bonheur ! ».
>Elodie Lukenda et Émilie Charvolen, Vars
Elodie a suivi des études de droit à Nice et a ensuite intégré une entreprise en tant que juriste. Emilie, elle, était réceptionniste dans des hôtels de Cannes. Elles n’attendaient qu’une seule chose, les weekends, pour s’échapper dans les montagnes du Mercantour, de l’Ubaye, du Queyras… Emilie a eu un jour un déclic : ne surtout pas subir une vie qui ne lui correspondait pas. Alors, tout remettre en question, mais pour faire quoi ? Une chose était certaine, elle voulait faire sa vie à la montagne, et quitte à tout quitter, autant avoir un métier passionnant ! Leurs nombreuses randonnées les ont amenées à rencontrer des bergers, des fromagers en alpage. L’élevage leur est apparu comme une évidence, un métier complet, palpitant et surtout réalisable à l’année en zone de montagne. Emilie a donc passé un brevet professionnel responsable d’exploitation agricole en apprentissage. Elle a ensuite fait des stages puis est devenue salariée en Savoie, à Pralognan la Vanoise, afin de se former au pastoralisme et à la transformation fromagère. Elodie, qui a soutenu ce choix de réorientation, a finalement suivi le même chemin. Après avoir passé tous ses weekends dans les exploitations où travaillait Emilie, elle s’est rendue compte à quel point ce métier lui correspondait. Elle a donc quitté son emploi de juriste pour travailler et surtout se former à la chèvrerie où était embauchée Emilie. Elle a ensuite été salariée dans une exploitation de brebis laitières à Pralognan la Vanoise. Grâce à ces différentes expériences professionnelles, elle a passé une VAE pour obtenir son diplôme dans le but de s’associer avec Emilie et créer une chèvrerie à Vars.
En quoi la montagne est pour vous une destination authentique, parfaite pour le retour aux sources ?
« La montagne est une allégorie de l’existence. Il n’y a pas plus sincère et vraie qu’elle. Tout en simplicité, elle sait se montrer fascinante et effrayante, massive et fragile, accueillante et repoussante. Peut-être d’ailleurs, est-ce dans son ambivalence que règne sa beauté. Aux antipodes de ce que nos modes de vie actuels encouragent, notamment l’immédiateté et la sédentarité, en montagne, le temps ralentit. Les joies simples de la vie refont leur apparition. Notre projet résulte en tout point de notre passion pour ce milieu montagnard. Notre désir de grands espaces, de moments intenses et vrais, d’une qualité de vie loin du superflu de la vie urbaine nous ont menées à nous poser les bonnes questions. En lien étroit avec la nature, avec nos animaux, nous prenons plaisir à vivre simplement, les pieds bien ancrés dans le sol au rythme des saisons. Ce métier, que nous effectuons avec passion, nous offre la chance de pouvoir participer à l’entretien de ce territoire qui nous donne tant. En zone de montagne, toutes les conditions sont réunies pour mener à bien notre projet : la ressource fourragère, le tourisme, le calme, la sérénité… »
>Onil Bosco, Auron
« C’est un séjour en classe verte dans le massif du Mercantour qui m’a donné le goût de la montagne, à l’âge de 10 ans. Quelques années plus tard, je suis venue m’installer à proximité, dans la Haute- Tinée, où je réside depuis plus de 20 ans. Je partage ma vie entre le métier de personnel navigant commercial et celui d’accompagnatrice en montagne. Il y a 4 ans, j’ai pu concrétiser un projet qui me tenait à coeur : la création de la Maison des Guides et Accompagnateurs à St Etienne de Tinée pour organiser l’offre et fédérer les professionnels sur ce territoire. Mon deuxième métier m’a permis de voir du pays mais c’est ici à Saint Etienne de Tinée que j’ai trouvé mon Shangri La ! Ce qui m’anime c’est le partage et la transmission que ce soit en randonnée, marche nordique ou trail. J’aime aussi relever les défis et accompagner des personnes pour les aider à réaliser les leurs. Il y a une vingtaine d’années, au cours de multiples voyages en Inde, j’ai découvert le hatha yoga et l’ayurveda. Ces philosophies de vie constituent depuis ma colonne vertébrale et font partie intégrante de mon existence. Il m’aura cependant fallu du temps pour me sentir suffisamment prête à transmettre car je souhaitais vraiment incarner et expérimenter sur le long terme. Ce qui est fantastique c’est que cette quête est sans fin et faite de belles rencontres. Je suis actuellement en formation auprès de Yogi Khane pour me perfectionner en Yoga Égyptien ou yoga de la verticalité. »
En quoi la montagne est pour vous une destination spirituelle, parfaite pour l’éveil du corps et de l’âme ?
« Encore plus qu’ailleurs, être en montagne permet de s’émerveiller, d’ouvrir ses sens et de se sentir bien. En montagne on chemine dans la simplicité, on découvre sa vraie nature, on sort aussi parfois de sa zone de confort et on apprend à se faire confiance. On ressent une sorte de plénitude et d’apaisement, notre esprit est libéré. Il y a un vrai travail d’introspection qui peut avoir lieu, surtout sur les itinérances. Quelques fois ça peut faire mal... mais c’est ainsi que l’on avance sur le chemin. En montagne on a besoin de peu de choses, on les porte souvent dans notre sac à dos, on va à l’essentiel et c’est cet essentiel qui est important au quotidien. On est confronté aux éléments, on apprend l’humilité, le partage. Marcher en montagne, atteindre un lac ou un sommet permet un détachement progressif de la sphère quotidienne et fait travailler sa volonté et sa persévérance. En montagne, je ressens une sorte de silence intérieur qui me permet d’écouter la voix du coeur et d’être en paix. Il y a un proverbe tibétain qui me plait beaucoup : “ Quand tu arrives en haut de la montagne continue de grimper.....” ». Onil propose notamment des sorties randonnée bien être incluant Yogi Khane (Yoga égyptien ou de la verticalité) suivies d’exercices sur la conscience du souffle inspirés de la marche afghane, de pauses de méditation guidées et de reconnexion à la Terre par les sens (marche nus pieds, respiration par les pieds…).
>Estelle Peretto, Arêches-Beaufort
Monitrice de ski et professeur de yoga, Estelle est avant tout une amoureuse du sport outdoor et de nature. À 25 ans, Estelle a déjà parcouru une belle partie du monde en partant pendant 1 an et demi à la découverte des Amériques, du Canada à l’Argentine. Le yoga ayant changé sa vie et sa perspective, Estelle a trouvé la force et la tranquillité dont elle avait besoin pour aligner « ce qu’elle aime » avec « ce qu’elle fait ». Elle a décidé aujourd’hui de partager sa passion pour le yoga avec les autres. Amoureuse de la vie, la mission d’Estelle est de montrer à chaque individu à quel point nous avons un potentiel illimité que nous n’utilisons pas assez.
En quoi la montagne est pour vous une destination spirituelle, parfaite pour se reconnecter à soi et pratiquer le yoga ?
« La montagne est un lieu de calme, d’apaisement où l’on revient à soi et aux choses essentielles de la vie. C’est un environnement qui nous coupe souvent de notre rythme classique et qui nous amène un second souffle. Pratiquer le yoga dans un tel environnement, c’est équilibrer le calme des éléments extérieurs à son calme intérieur. Tout est quiétude et tranquillité, on se laisse guider par les pulsations de notre coeur et le son de la nature. Un moment de paix où l’on retrouve la maîtrise de soi. »
>Jean-François Durand, Val Cenis
Jean-François Durand, responsable du musée d’Archéologie de Val Cenis Sollières emmène les visiteurs sur les traces des premiers agriculteurs- pasteurs du Néolithique installés il y a 5 600 ans dans la grotte des Balmes.
Après une maîtrise LEA Tourisme à l’Université de Savoie à Chambéry et un DESS européen en France, Allemagne, Pays Bas et Angleterre, Jean-François devient responsable du service des visites grand public de chaînes de montage d’avions Airbus (A330 et A340 précisément) chez Aerospatiale. Son parcours professionnel le mène ensuite dans la vallée de l’Eau d’Olle en Oisans où il prend le poste de directeur d’un Office de Tourisme intercommunal, puis depuis 2014, à Val Cenis, où il est responsable du musée d’archéologie de Val Cenis Sollières.
Quel est votre parcours « archéologique » ?
J’ai participé pendant 11 ans aux fouilles à la grotte des Balmes d’où viennent tous les objets exposés au Musée. Je n’ai pas de formation en archéologie mais j’ai appris au fur et à mesure des chantiers. Pourquoi fouiller ? Par passion pour l’archéologie, mais pour le patrimoine de Haute Maurienne d’une façon plus générale. Je suis également coordonnateur culturel à la mairie de Val Cenis, en charge du patrimoine. Au cours des fouilles, ce qui était passionnant n’était pas uniquement la découverte de beaux objets. C’était aussi appréhender le quotidien des habitants des Balmes et la richesse de leur culture.
Quelles sont les spécificités de votre travail au Musée d’Archéologie ?
C’est un travail passionnant ! J’éprouve beaucoup de plaisir et j’ai beaucoup de chance de pouvoir m’y investir. M. Jean-Louis Bougon, maire de Sollières Sardières et aujourd’hui maire délégué de Val Cenis Sollières Sardières a eu la volonté très ferme de faire vivre et de développer le musée. J’ai également la chance de pouvoir partager cette passion pour l’archéologie et d’en apprendre toujours plus. Plusieurs aspects dans mon travail sont particulièrement intéressants. Je suis passé de la construction d’avions aux tessons de céramique ! Ce qui me passionne surtout est ce travail de vulgarisation et de partage de connaissances : rendre les collections du Musée et le travail d’archéologue en général accessible au grand public.
Je peux montrer au visiteur que le patrimoine de Haute Maurienne et surtout le patrimoine archéologique sont exceptionnels et souvent d’une richesse insoupçonnée. Quand dans le livre d’or du Musée des enfants écrivent "J’ai adoré le musée" ou encore "J’ai appris plein de choses", c’est particulièrement gratifiant et j’ai réussi ma mission. Plus prosaïquement, j’aime montrer que l’archéologie a toute sa place dans l’offre touristique d’une destination, ce qui n’est pas évident tous les jours !
Durant 2 ans, nous avons mené une opération avec Atout France et le talentueux photographe Alexander J Collins pour dénicher les meilleures personnes de nos territoires de montagne capables d’en parler avec passion. Voici leurs histoires.
Ce sujet est une adaptation d’un contenu publi-éditorial UK repris notamment dans National Geographic.
Notre environnement et l’endroit où nous vivons nous façonnent. Pour certains d’entre nous, il est constitué d’incroyables montagnes.
Cette série de portraits a eu pour objectif de se glisser dans la peau de personnes résidant en station : du snowboardeur professionnel qui produit une bière artisanale à Valloire avec de l'eau de glaciers, à l'architecte qui conçoit des bâtiments inspirés des montagnes pyrénéennes, d’une propriétaire d’un téléski privé (et nostalgique !) aux Gets à l’inventeur qui a révolutionné le ski paralympique à la Plagne…
Chacun à leur manière, ils sont une facette de la montagne française. Leur vie est liée aux paysages et aux superbes sommets enneigés, qu’ils voient tous les jours de la fenêtre de leur maison.
Crédit : Alexander J Collins
>Antoine Diet, Val Thorens
Télécharger toutes les images (Crédit : Alexander J Collins)
Quand j’étais petit, j’avais l’impression d’être le garçon le plus chanceux du monde. Je skiais tous les jours et le temps semblait extensible. Quand il y avait de la neige fraîche, j'allais à l'école en luge. Je sautais de mon balcon dans la neige et allais retrouver mes amis.
La vie est simple ici, de la meilleure des façons. Vous pouvez vivre de votre passion. Je skie depuis mon plus jeune âge et j'étais moniteur de ski dès l'âge de 17 ans. J’ai été prorider en freestyle et freeride pendant quelques temps mais j’ai raccroché pour laisser la place à la génération suivante.
En effet, j'enseigne désormais le freestyle aux enfants et prend beaucoup de plaisir à partager mon expérience avec eux et à skier ensemble. Je gère « Early Camp », un programme de freeski dans la vallée de Belleville, à Val Thorens, Les Menuires et St Martin de Belleville. C’est l’une des plus importantes formations d’entraînement de ce type dans les Alpes et nous accueillons ici certains des meilleurs espoirs de France, pour leur apprendre de nouvelles figures et pour peaufiner celles qu’ils maitrisent déjà.
Montrer aux enfants comment poser leurs premiers backflips est une grande fierté pour moi. Quand j'étais enfant, je n'avais pas vraiment d'entraîneur ni de soutien. Aujourd’hui, c'est génial de voir comment les choses ont évoluées.
Le jour, j'enseigne le freestyle, mais le soir, je prépare des hamburgers et je vends de la bière dans mon nouveau bar, Le Crewser. Je l’ai monté avec des amis et l’ambiance est particulière et détendue, notamment car nous sommes tous des locaux. Notre établissement est populaire auprès des meilleurs freeriders et snowboarders de Val Thorens, et nous aimons aussi accueillir de nouveaux visiteurs.
Le rythme de vie dans la station est agréable et sans pression, il séduit beaucoup de gens intéressants qui partagent un amour pour la montagne. C’est l’endroit idéal pour être créatif et démarrer une entreprise ou deux. A 30 ans, je fais partie d’une nouvelle génération d’entrepreneurs de la montagne.
Val Thorens est un cocon. Je me sens chez moi partout dans la station, je connais tout le monde et je me sens en sécurité.
Un jour, je traversais une forêt en randonnée et un de nos amis s’est égaré. Nous l'avons finalement trouvé mais pas avant 4 heures du matin. Cela m'a fait comprendre que l'amitié est la chose la plus importante au monde, à la première place devant le ski !
Vivre à la montagne vous rend robuste et cette résilience vous aide dans votre vie professionnelle. Même si nous savons aussi nous amuser beaucoup.
La cime Caron est mon endroit préféré. La neige reste fraîche longtemps et il est facile d'atteindre le sommet en téléphérique. Il y a tellement de bonnes descentes à faire : sauts, pentes raides, couloirs…
Ma vie est différente de celle de mon enfance, mais elle tourne toujours autour de ces montagnes incroyables et je continue de me sentir comme la personne la plus chanceuse du monde. Val Thorens est ma maison. Je suis né ici et je mourrai ici.
>Marion Gouwy, Peyragudes
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Les montagnes qui m’entourent possèdent des pouvoirs inestimables et insoupçonnés. Elles ont changé ma vie. Quand j'ai découvert Peyragudes, j'ai commencé à voir le monde différemment en contemplant cette vallée pyrénéenne sauvage qui contrastait parfaitement avec ma ville natale, Toulouse.
Actuellement, je travaille comme architecte à Toulouse du lundi au vendredi. Je suis à Peyragudes le week-end mais la station a toujours une grande influence sur ma semaine de travail. J'envisage les bâtiments comme des montagnes. Je pense aux façons d’intégrer des éléments naturels avec lesquels j’ai une affinité particulière à mes conceptions architecturales. J'utilise des matières premières locales telles que la pierre pour que mes bâtiments s’inscrivent dans le temps. Je suis inspiré par la permanence des montagnes, le sentiment qu’elles auront une existence éternelle.
J'ai commencé le snowboard à Peyragudes à l'âge de 15 ans. Ce fut l'une de mes premières expériences en montagne et une façon idéale d'explorer et d'apprécier pleinement la beauté de la région. Durant ces premières années, j'ai participé à des compétitions internationales en boardercross, puis en slopestyle, ce qui m'a permis de parcourir le monde. Maintenant, quand je fais du snowboard, je préfère chercher des sauts naturels dans la poudreuse.
Je ne peux pas regarder ces montagnes sans dessiner mentalement sur celles-ci les lignes que je voudrais faire en freeride. Je les divise en sections comme si je travaillais sur un plan architectural complexe.
Ma face préférée est la face nord du Cap des Hittes. Elle est située en face de ma maison et j’y ai fait mes premières armes en freeride. Il est facile d’y accéder depuis Peyragudes et la neige y est si bonne. La saison hivernale est officiellement lancée quand il est possible de skier sur cette face. Donc dès le mois d’octobre, je ne peux la quitter des yeux en attendant.
Au top de ma carrière de snowbaordeuse professionnelle, j'ai eu une grave blessure qui m'a obligé à m’arrêter quelques temps. J'ai dû apprendre à aimer les montagnes d'une manière différente et à y être différemment active, ce qui m'a conduit au parapente.
Voler seule avec juste un petit bout de tissu et quelques cordes m'a donné une perspective différente des montagnes environnantes. J'ai découvert l'air, le vent et tous les mouvements invisibles qui nous entourent. Tout un monde dont je n'avais jamais entendu parler.
Techniquement, le parapente ne nourrit pas ma pratique du snowboard. Mais psychologiquement, cela m'aide beaucoup. J'apprends à gérer le stress et à pratiquer l'auto-analyse, ce qui est très utile pour les compétitions de snowboard et pour gérer ma progression tout au long de l'hiver.
Les habitants des Pyrénées sont géniaux. Bien sûr, ils ont ce tempérament latin expressif, mais ils sont aussi chaleureux et vraiment fiers de leurs montagnes.
Peyragudes donne le rythme de ma vie et me fournit l’équilibre dont j’ai besoin. Les aventures en plein air que je vis ici sont comme une respiration. J'en ai besoin pour vivre. J’ai besoin de glisser sur les pentes enneigées, de survoler les sommets, d’explorer les forêts et de passer du temps avec des amis d’ici, aussi souvent que je peux.
J’ai beaucoup d’humilité et même d’affection pour la météo en montagne, que je célèbre au quotidien tant la vie sur place en dépend. Lorsque le ciel décide qu’il est impossible de monter à cheval, de rider ou de faire de la randonnée, je regarde les montagnes par la fenêtre depuis le confort de mon intérieur. Mes montagnes locales sont ma télévision et l'émission est toujours incroyable.
>Brice Le Guennec, Valloire
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Les Alpes changent constamment et sont une source d'inspiration permanente. Les saisons se suivent mais ne se ressemblent jamais ; aucun paysage ou moment n'est jamais identique. Seuls les cœurs de pierre ne seraient pas émus ou influencés par la nature puissante que nous avons en montagne.
Valloire a été l’une des premières stations de ski en France. Beaucoup de temps s’est écoulé depuis mais elle n’a jamais complètement cessé d’être un village agricole. Vous pouvez toujours vous rendre dans les fermes locales pour acheter du lait et du fromage, et il n’est pas rare de voir des vaches, des chèvres et même des lamas autour de chez soi. Ce merveilleux mélange de moderne et de traditionnel rend notre territoire spécial et unique.
La première fois que les Championnats de France de snowboard ont eu lieu à Valloire, je me suis dit : « c’est ce que je veux faire ». Quelques années plus tard, c’est exactement ce que j’ai fait. Je suis devenu snowboardeur professionnel. Ce n’était pas facile, mais le désir de vivre en montagne en permanence et de vivre ma passion était fort et je savais que je devais faire la maximum pour que cela fonctionne.
Aujourd'hui, je dirige la brasserie du Galibier à Valloire, à 1 450 mètres d'altitude. Je crée de nouvelles saveurs et de nouvelles textures de bières aux côtés de personnes avec lesquelles j'ai grandi, les meilleurs amis de mon enfance. Nous étions tous ensemble à la crèche.
J'étais membre de l'équipe de France de snowboard de 1996 à 2002. En 2000, j'étais aux États-Unis quand je me suis blessé. C'était une période difficile et solitaire, mais de cette solitude ont germé l'idée de créer une brasserie à Valloire. Il a fallu de nombreuses années avant que cela devienne réalité. J'ai fait des stages dans des brasseries, j'ai été formé, c'est devenu une passion. Mais un facteur était essentiel : rester à Valloire. Nous avons une qualité d'eau parfaite ici, nous avons donc pu produire une bonne bière maison.
En 2010, nous avons enfin ouvert la brasserie. Nos bières sont brassées de manière traditionnelle et artisanale. Elles sont fabriquées à partir d’eau de source locale, provenant des glaciers, et des meilleurs malts d’orge et de blé du marché. Nous utilisons du houblon rare et rigoureusement sélectionné, ainsi que des levures uniques spécialement cultivées pour notre marque Galibier. Pour conserver la saveur originale de nos bières, nous n’ajoutons ni conservateurs ni dioxyde de carbone.
Les montagnes ne cessent de me surprendre. Elles évoluent, elles se transforment, elles apportent de nouvelles expériences. J'apprends de nouvelles choses sur elles et sur moi-même tous les jours. En descendant en voiture dans la vallée un jour sombre et brumeux en octobre dernier, deux chiens sont apparus soudainement sur la route. Au moment où mon ami et moi sommes sortis pour les déplacer, deux autres sont apparus. En nous rapprochant, j'ai réalisé qu'ils étaient en réalité des loups. Une mère dominatrice et trois petits affamés. Puis, en un clin d'œil, ils ont disparu aussi vite qu'ils sont arrivés.
La vie en montagne n’est jamais la même, son rythme passe de très calme à très rapide en un souffle. Ce changement perpétuel est très spécial et précieux. C’est quelque chose que nous essayons toujours d’atteindre à la brasserie : l’évolution. J'aime créer de nouvelles bières et de nouvelles saveurs et permettre à nos clients de les découvrir. Dans la vie, tu dois continuer à t'adapter, et j'adore ça, tout comme les montagnes n'ont jamais le même visage mais je les trouve toutes belles.
>Thierry Thorens, Morzine
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J'ai appris mon métier dans certaines de grandes maisons avec d'incroyables chefs, notamment Paul Bocuse, dont le restaurant lyonnais est classé trois étoiles Michelin, un gage d’excellence incroyable. Mais mon amour de la cuisine vient de ma mère. Elle m’a appris des recettes et des secrets transmis de génération en génération en Haute-Savoie, qui ne figurent pas dans un livre de recettes ou un blog gastronomique : comment cuire au mieux un cochon noir ou faire une mousse au brochet, par exemple.
Ma mère et mon père ont ouvert le premier restaurant de Morzine en 1969. Ils servaient des crêpes aux familles de skieurs affamées au retour du ski. Quelques années plus tard, ils ont ouvert le Club Chamade, un endroit très festif où l’on pouvait manger des pizzas au feu de bois à la lueur d'une bougie.
Avec une histoire comme celle-ci, il était parfaitement logique pour moi et mon épouse Valérie, d'ouvrir un restaurant à Morzine : La Chamade. J'essaie de faire en sorte que la carte proposée reflète les valeurs de ma région tout en restant inventif et contemporain. Nous proposons à la fois une expérience gastronomique, mais aussi un lieu qui peut accueillir des artistes, des locaux, des vacanciers….
Mon quotidien est bien occupé à gérer le restaurant et mes amis plaisantent toujours à propos de mon manque de temps libre, mais je ne changerais rien, je fais ce que j’aime dans un endroit que j’aime, alors je n’ai pas l’impression de travailler.
Quand je ne fais pas de cuisine, je sculpte, écris ou cueille des fleurs et des plantes sur les sentiers de montagne à Morzine et dans le Chablais.
La façon dont les montagnes évoluent naturellement a une énorme influence sur mon travail. La montagne forme les matières premières avec lesquelles je travaille, que ce soit la viande ou les légumes avec lesquels je cuisine, ou le bois pour mes sculptures qui ornent le restaurant. Il n’existe pas un élément que j’utilise qui ne soit défini par cet environnement.
C’est la même chose avec les changements de saison. Travailler en suivant le fil des saisons est pour moi une source d'inspiration régulière. Le printemps est sans aucun doute le visage de la montagne qui m’attire le plus, après les difficultés de l’hiver, car il est merveilleux de voir les jeunes pousses, les animaux et les fleurs s’épanouir à nouveau.
L’un des souvenirs les plus curieux que j’ai eu au printemps est de d’être devant le restaurant et de voir un écureuil traverser la rue en empruntant un passage clouté ! Tout le monde s'est arrêté et a attendu, puis la vie a continué normalement. J'avais l'impression d'entrer dans une sorte de réalité alternative.
J'aime utiliser cette temporalité saisonnière pour aider nos clients à découvrir le patrimoine de Morzine à travers nos produits locaux. En échangeant avec les commerçants, les visiteurs peuvent découvrir la riche histoire et la culture de la région.
J’admire l'évolution de cette station depuis toujours : la façon dont un village agricole s'est transformé en commune touristique pour permettre à ses habitants de rester. Et notre restaurant, en quelque sorte, fait écho à cela. Il évolue constamment avec les saisons et son environnement pour offrir une expérience changeante. Si vous avez déjà dîné une fois chez nous, ce sera différent la prochaine fois.
>Enak Gavaggio, Les Arcs
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Vous n’avez pas besoin d’être un skieur professionnel, un moniteur ou un guide pour profiter de la puissance des montagnes. Avoir un moment à soi en faisant du ski ou du snowboard est une sensation fantastique. Vous pouvez sentir la force de la neige en dessous de vous et vous sentir soit comme la personne la plus forte sur la terre, soit comme la plus vulnérable. Tout le monde peut en faire l'expérience.
Les montagnes autour des Arcs sont incroyables car elles sont très variées. Quelle que soit votre humeur, vous vous sentirez mieux. Je suis arrivé ici il y a 20 ans et je n’ai plus voulu en repartir.
Nous sommes entièrement entourés par les montagnes ici. J'aime être dans la vallée, prendre mon petit déjeuner en regardant les sommets. J'aime aussi être presque au sommet, me détendre dans un restaurant d'altitude, regarder au loin.
Je sais que j'ai un travail inhabituel. Avec mes tournages de films de ski, mes médailles aux X-Games et lors d’autres compétitions, le public voit le résultat et l’image mais pas tout le travail en amont. On dirait que je suis tout le temps en vacances, mais ce n’est pas du tout ça. Vivre sa passion est en réalité un travail difficile : le stress, les défis en cours de route et le fait de devoir repartir de zéro chaque année…. Mais naturellement, je me considère comme une personne très privilégiée parce que j'ai un travail que j'apprécie vraiment. Je me sens très chanceux.
La particularité de nos emplois est que nous essayons tous de raconter l’histoire de nos montagnes. Mais personne n'a la même histoire. Les montagnes inspirent différentes personnes de différentes manières. Nous vivons au cœur d’un monde en constante évolution, et c’est au contraire rassurant.
Je connais ces montagnes par cœur, mais elles peuvent toujours vous surprendre. À plusieurs reprises, je suis parti à la recherche d’un nouveau spot ou pour checker l’état de la neige et je me suis complètement perdu. Cela fait partie de la magie de la montagne, plus importante et conséquente que nous à notre niveau. Les endroits difficiles à atteindre font néanmoins partie de mes endroits préférés car ils me permettent de couper avec mon quotidien et de me ressourcer seul.
De temps en temps, je pars à la recherche d’une descente particulière à faire en skis, dans un secteur assez éloigné et je croise quelqu'un que je n'ai jamais rencontré auparavant. C’est comme si deux meutes de loups se rencontraient. J'ai tellement de questions : «Sont-ils comme moi ? Comment ont-ils trouvé cet endroit ? Où vont-ils ? », et je suis sûr qu’ils me posent les mêmes questions à mon sujet !
Nous sommes liés à la terre, conçus pour marcher ; nous voyons le monde à hauteur d’homme. Mais pour vraiment apprécier et comprendre la montagne, je pense qu’il est encore mieux de la voir d’en haut. Donc, tout le monde devrait faire du parapente.
Il n’y a pas une seule chose qui me retient aux Arcs depuis tout ce temps, mais une multitude. Les gens, la montagne, l'ambiance, le terrain de jeu, le climat… Il existe une alchimie spéciale très spécifique à ce territoire.
>Marc Gostoli, La Plagne
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J'ai eu la chance d'être né dans la neige. Ma famille s’est installée à La Plagne l’année de ma naissance pour ouvrir le premier magasin de sport de la station. J'ai grandi dans ce lieu magnifique et y ai passé toute ma vie.
Vivre un peu coupé du monde au milieu des montagnes entretient la créativité. La plupart des commerces sont situés en vallée, il faut donc adapter ses conditions de vie.
Vous nouez des liens étroits avec les gens qui vous entourent et la communauté fait preuve d’une grande solidarité. Je suis passionné de mécanique et cela se voit dans mes premières inventions : j'ai conçu et réutilisé beaucoup de vieux équipements de montagne pour enfin réaliser mes projets. Pour moi, mon travail est définitivement le fruit de la vie en montagne.
L’environnement a certainement façonné mon caractère, mais avec le temps, vous devenez plus sûr de vous. Il y a 10 ans, un grand garçon de plus de 2 mètres est entré dans mon bureau, il cherchait du travail. Jusque-là, il n'avait entendu que ma voix au téléphone, mais lorsque nous nous sommes rencontrés, il a été surpris car il croyait que je pouvais être plus grand que lui à cause de ma voix posée et de la confiance que je semblais avoir au téléphone.
Ce que j'aime dans cette vie, c'est de pouvoir partager ma joie du ski avec des personnes qui n’auraient jamais espéré la vivre. Voir le bonheur d'un garçon en fauteuil roulant découvrir qu'il peut skier debout est vraiment incroyable. Il y a tant d'optimisme et de positivité chez les gens qui viennent me rendre visite.
Les Jeux Olympiques d'hiver m’ont beaucoup influencé, comme ils ont influencé la région. À La Plagne, nous avons une piste de bobsleigh datant des Jeux de 1992 que les visiteurs peuvent désormais essayer. Les Jeux d’Albertville étaient également les premiers Jeux Paralympiques, et c'est là que ma vie a changé.
En 1995, j'ai créé l'association Antenne Handicap à La Plagne.
L'une de mes principales réalisations a été le «Trottiski», une machine qui reproduit mécaniquement les huit mouvements essentiels au ski. Il a été initialement créé pour permettre aux skieurs handicapés de skier debout.
Je voulais vraiment m'assurer que les skieurs handicapés puissent ressentir les mêmes sensations que les skieurs non handicapés. Je voulais repousser les limites de leur handicap et, surtout, les aider à être aussi indépendants que possible en montagne.
Après une analyse approfondie de la technique du ski, j’ai réalisé que le «Trottiski» pouvait également être utilisé par des débutants afin qu’ils puissent apprendre par la perception plutôt que par la mimique. Certaines écoles de ski ont déjà commencé à utiliser ce concept. J’ai également demandé aux skieurs de la European Cup de tester la machine et ils l’utilisent maintenant pour ajuster la position de leur corps. Une version freestyle et une version freeride en cours de développement. J'espère que cette invention sera à la hauteur de l'invention de la télécommande de télévision conçue à l'origine pour les utilisateurs handicapés mais qui est maintenant utilisée par tout le monde !
L’une de mes dernières inventions est une chaise de secours qui révolutionne l’utilisation du traîneau traditionnel utilisé par les pisteurs secouristes. Et j'ai également créé une sorte de brouette à neige pour transporter de la nourriture ou du matériel.
Par temps clair, on peut apercevoir le Mont Blanc à l’horizon et je sais que la journée sera belle et enrichissante. Je ne peux pas imaginer un lieu de travail plus inspirant.
Mes amis disent en plaisantant que je suis toujours en mouvement, ils m’appellent "M. 2000 volts « ! Je skie en mangeant, je réponds au téléphone en courant, si vous passez une journée avec moi, vous apprendrez à faire beaucoup de choses en même temps. C’est également ainsi que cette station est née, avec beaucoup de gens faisant beaucoup de choses en même temps !
>Samantha Rolland, Pralognan La Vanoise
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Vous ne pouvez pas apprendre à devenir agriculteur. Soit vous l’êtes au plus profond de vous, soit vous agissez simplement comme tel.
Mon mari est un cultivateur qui est né et a grandi en Savoie. Je tente de me comporter comme un cultivateur qui serait né et aurait grandi en Savoie ! Globalement, il vous suffit de travailler le plus durement possible, puis encore un peu plus durement. Ce travail peut être très difficile, mais je me sens connecté à la terre et vous ne pouvez tout simplement pas avoir ce sentiment dans un bureau. Nous vivons au rythme des saisons avec nos animaux – toute notre vie dépend des saisons et du temps qu’il fait.
L'été et l'hiver sont complètement différents et j'adore les regarder se dérouler et façonner nos vies. Vous devez vraiment respecter les saisons en montagne - vous êtes complètement à leur merci.
Les gens qui viennent ici sont émerveillés par les couchers de soleil, par les montagnes et par les belles vaches dans les champs. Rien de tel que de marcher dans l’air vif après une nuit où la neige est tombée abondamment pour aller acheter votre pain. C’est un sentiment de plénitude, entouré et guidé par la nature.
Je faisais les vendanges dans la région suisse de Lavaux lorsque j’étais étudiante quand un beau cueilleur nommé Pierrick m’a tapé dans l’œil. Nous nous sommes mariés un an plus tard. J’ai épousé non seulement un nouveau mari, mais aussi une nouvelle maison et une nouvelle vie que je mène désormais depuis plus de 20 ans. Mes amis disent que je suis comme un courant d'air, toujours en mouvement, jamais immobile. Je cherchais des racines, que j'ai trouvées ici dans les montagnes. En tant qu'agriculteur, Pierrick a toujours été ancré à la terre et je me suis ancrée ici aussi.
Quand j'ai commencé à fabriquer du fromage Beaufort il y a 20 ans, il n'y avait qu'une seule femme qui en produisait. La première année, tous les agriculteurs et les détaillants de fromages du coin sont venus m'espionner, moi et mes fromages. Ils ont secrètement pris des échantillons dans les caves à fromage, car ils ne croyaient pas que je savais ce que je faisais. Mon fromage était plein de trous, mais pas à cause des souris. Au cours des 20 dernières années, ils se sont rendu compte que je pouvais vraiment faire du bon fromage !
Ma vie est un peu inhabituelle en ce moment. Je me lève pour faire du yaourt tous les jours à 4 heures du matin, avant de préparer mes enfants pour l'école, puis je suis au magasin, puis je rentre chez moi pour ma vie de famille et je recommence cela à zéro le lendemain.
Notre routine change au fil des saisons, ce que j'aime beaucoup. Mon moment préféré est celui où une saison cède la place à une autre. Un cycle se termine et un autre commence, nous avons donc une renaissance complète tous les quelques mois.
J'aime l'équilibre que nous avons à Pralognan-la-Vanoise. Je peux développer mon entreprise avec des stratégies et des plans commerciaux, comme un PDG, tout en restant réaliste et connecté à la terre, en effectuant un travail manuel très élémentaire.
Notre village est au cœur de la nature préservée mais c’est aussi une station de ski. Cela signifie que le monde vient à nous et que nous rencontrons toujours différents types de personnes. Je fais également partie du conseil municipal, ce qui m’a aidé à rester connecté au monde citoyen, sans avoir à vivre dans une ville surpeuplée et très animée. Mes enfants ont la chance de grandir avec cet équilibre. Leur monde est l’agriculture et fait partie du tissu d’un petit village. Mais ils vont aussi devenir bilingues comme je suis d’origine multiple et très ouverts sur le monde !
>Kiki Hudry, Le Grand Bornand
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Le vintage est de nouveau à la mode cette année et cet héritage se retrouve désormais dans les magasins du monde entier. Les coupes et les styles se marient avec les nouvelles matières pour créer un style de montagne plus glamour et chic.
Certains artisans sont implantés dans la région depuis des centaines d'années et ils utilisent les mêmes connaissances et les mêmes machines depuis toujours, j’adore ça. Il y a aussi des similitudes dans l’architecture où « tout ce qui est vieux est nouveau, tout ce qui est traditionnel est moderne ». Par exemple, les vieux chalets sont tendance, avec du bois brut et patiné, de la simplicité et de la résistance. Cela témoigne d’un retour à nos racines et aux racines de cette région.
L’empathie est mon moteur et guide toutes mes activités. Quand je nettoie mes fenêtres ou décore mon hôtel, c’est pour les autres, pour les personnes que je vais recevoir et auxquelles je vais souhaiter la bienvenue. J'ai un sentiment de responsabilité envers les autres, qui m'a guidé là où je suis et continue de m'influencer aujourd'hui. Je me sens aussi redevable aux montagnes directement, qui ont façonné qui je suis aujourd'hui. Je voudrais que les gens fassent l'expérience de la magie et de la chaleur de cet endroit que j'ai toujours tenu si près de mon cœur.
Les montagnes sont mes racines. Elles font partie de mon âme. J'ai grandi dans une ferme ici avec mes grands-parents, quasiment comme dans un livre d'images. Aujourd'hui, je me sens bien et en confiance, puissante en tant que femme. C’est aussi parce que cet environnement m’a permis de me développer et de m’épanouir en tant d’artiste. On me dit joyeuse, entreprenante, vivante et un peu différente. Je pense que je suis remplie d'une belle énergie. Si vous vous sentez bien à l’intérieur, vous dégagez quelque chose que les autres perçoivent. Je dois aux montagnes une partie de cette réalisation personnelle.
Il y a quelques années, nous avons complètement repensé l'hôtel. De traditionnel, il est devenu un concept store avec spa et un boutique hôtel unique au Grand Bornand. Cela faisait très longtemps que je rêvais d’ouvrir notre maison aux autres et j’étais très heureuse de voir cette idée prendre vie.
Dans les années 1950, mes parents avaient fait de même lorsque la station de ski a été créée. Ils ont ouvert un petit magasin de ski avec un epartie location et une partie vente de bagages et de souvenirs. J'ai de très bons souvenirs de ce magasin. Je me souviens encore des sons, des odeurs, des clients... Je pense que mon besoin d’accueillir des gens vient de là, pour partager avec eux ces sentiments et l’atmosphère de là où tout a commencé pour la station, comme pour moi. Le week-end, je retourne souvent dans cette ancienne maison de famille pour me reconnecter au bon vieux temps.
Le coucher de soleil est un moment incroyable ici au Grand Bornand. Le contempler est un plaisir simple pour les skieurs qui sont encore sur les pistes. Le samedi soir, la dernière descente a lieu une heure plus tard que d'habitude et tout le monde peut profiter du coucher de soleil tout en skiant. C’est tout simplement inoubliable.
Je m'inspire des chalets, des pins, des montagnes. Ils sont beaux et authentiques et aiguisent ma créativité. Je me sens bien ici. C’est ma place. J’ai 60 ans maintenant et je n’ai aucun regret. Les gens pensent que quelqu'un comme moi devrait vivre ailleurs, que je devrais poursuivre mes rêves et vivre de mes passions ailleurs, dans une grande ville par exemple, mais ce n'est pas pour moi. Je n’aurais pas été complète comme au Grand-Bornand.
>Guerlain Chicherit, Tignes
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L’un des meilleurs moyens de me vider la tête est d’aller chercher mes amis et de passer deux heures à faire de la motocross, à explorer certains des sentiers les plus difficiles autour de la montagne en été. Les montagnes sont un facteur de motivation constant. Juste quand je pense que je suis complètement à court d'énergie ou de créativité, elles semblent m'inspirer et me revigorer. C’est comme un ami qui vous observe et vous encourage à aller encore plus loin.
Pendant que je préparais les championnats du monde de freeski, je suivais un entraînement de conditionnement physique en sautant dans le lac glacial de Tignes. Beaucoup de gens pensaient que c'était complètement fou, mais après cela, j'ai remporté mon premier titre mondial. Lors du championnat du monde de freeski en 2001 à Tignes, j’ai fait l’une des descentes les plus dangereuses et j’ai chuté d’une falaise à plus de 80 mètres. Je n’ai plus pu skier pendant six mois après cela, je devais donc trouver d’autres moyens de combler mes besoins en adrénaline. J'ai réussi à le faire en prévoyant de faire « voler » une voiture dans les airs, en tournant à 360 degrés, l'une de mes cascades préférées réalisée à Tignes. Cela prouve que les montagnes sont toujours là pour me remettre sur pied.
Vivre à Tignes offre de nombreuses opportunités pour moi et pour toute ma famille. Il y a toujours un nouveau sport à essayer et dans lequel se perfectionner. J'aime montrer aux gens le grand nombre de choses qu’ils peuvent faire ici : plonger sous un lac gelé ou aller skier en Italie, en passant par tester d’incroyables restaurants. Bien que je mène une vie trépidante, j’aime vraiment rester fidèle à des valeurs simples et je suis vraiment motivé pour construire ma vie en fonction de mon lieu de vie. Ce que j’aime vraiment, c’est ma famille, mon business et ma créativité. Les montagnes m’ont apporté les trois, alors je suis comblé.
En tant que tignard, j’ai vu la station se développer tout au long de ma vie. C’est vraiment incroyable de participer désormais à ce développement en apportant ma pierre à l’édifice avec mes chalets à louer. C'était un pari peu risqué au départ mais ça a vraiment bien fonctionné. Je pense que dans toute entreprise, il faut savoir prendre des risques et savoir que vous pouvez gagner ou perdre. Malgré les épreuves, nous avons persévéré. Aucun défi n’est insurmontable avec un peu de passion et d’engagement.
J'aime donner à plus de gens l'occasion de vivre la montagne comme je l’ai vécue toute ma vie. Je me sens si chanceux de vivre dans un endroit aussi merveilleux et je peux maintenant partager tout cela avec ma famille.
>Portraits de sportifs
Vous cherchez des champions à interviewer en station ? Avec des parcours atypiques ou / remarquables ?
Quelques contacts par station :
Serre Chevalier
Pierre Vaultier, double champion olympique de snowboard cross, oeuvre désormais à son association Tree2Forest, qui plante des arbres en collaboration avec les écoles.
Les Menuires
Le Petit Prince des Belleville, Kevin Guri n'est plus à présenter depuis sa victoire sur le Bec des Rosses lors de la finale du Freeride World Tour en 2013, à Verbier. Il a aujourd’hui plus de 30 ans, n’est plus sur les circuits de compétition mais reste passionné par le freeride. Pour assouvir sa passion autrement, il a notamment réalisé un film « Sur leurs traces » qui sera présenté cet automne, récit des anciens de la vallée, premiers aventuriers à pratiquer le ski hors-piste dans nos montagnes, mis en parallèle avec notre pratique actuelle. Kevin a aussi le diplôme de pisteur secouriste et plane au-dessus de notre vallée avec son parapente aussi souvent que possible. Un amoureux des Menuires qui n’en finit pas de redécouvrir le territoire !
Kevin Guri: kevinguri@hotmail.fr
Val Thorens
Marina Michaud / Monitrice de ski en langue des signes
Cette jeune monitrice de 28 ans propose des cours de ski classiques dans lesquels elle intègre des élèves malentendants. Enfant de Val Thorens, Marina a tout naturellement passé son diplôme de monitrice de ski et s’est lancée en même temps dans des études du langage des signes. Elle décide alors de mettre à disposition son savoir auprès des sourds et malentendants pour qu’ils puissent ressentir l’ambiance et la magie de la montagne.
Les Arcs - Bourg Saint Maurice
L'athlète William Cochet, ambassadeurs des Arcs, est champion de freeride (il évolue dans le top 5 des FWQ) et se définit comme un 'bioskieur'. Très engagé dans la cause écologique il partage son temps entre le freeride en hiver aux Arcs et l'élevage de chèvres en été.
Fondateur en 2009 de Bioskieur et en 2013 de Biomedia, structure de production photo et vidéo dans laquelle il décide de ne plus prendre ni l’hélico ni l’avion pour le montage de ses films. Il est un des premiers membres de la POW Riders Alliance, et aussi parrain de l’association Mountain Riders.
Contact : william@bioskieur.com / 07 50 20 51 77
Arêches-Beaufort
Axelle GACHET MOLLARET (ski alpinisme et trail)
Kiné la journée Axelle est devenuet triple championne d'Europe en 2018, sur les pentes de l'Etna (individuelle, verticale et combiné). Ses victoires au long cours témoignent d’une régularité et d’une persévérance sans faille.
Contact : Office de Tourisme - Frédéric Blanc Mappaz directeur-ot@areches-beaufort.com
Orcières Merlette 1850
Alizée Baron, championne originaire d’Orcières (équipe de France de skicross) : baron.alizee@orange.fr
La Plagne
Petit tour dans les coulisses de la piste de bobsleigh avec David, glacier :
Arrivé à la piste de La Plagne il y a 18 ans, David a une certaine expérience de la glace. Si on le cherche, il est dans le virage n°10, là où se joue la vitesse de la descente. A force de rabot, d’arrosage et de matchone, les 19 virages sont travaillés au cordeau, et c’est ça qui lui plaît : « travailler dur pour un résultat plein de finesse, faire partie de ces travailleurs de l’ombre et du froid… si on nous oublie, c’est que tout se passe bien ».
Il n’existe pas d’école de glaciers, pas plus de tutos sur internet ; ici tout se transmet d’homme à homme et si la condition physique est de mise, l’esprit d’équipe est un impondérable. On estime à environ 200 le nombre de glaciers dans le monde et peu ont l’expérience internationale de David. Passé par Vancouver pour les JO, il s’est ensuite rendu Sotchi et à Pyeongchang il y a deux ans pour l’homologation olympique avec l’ensemble de l’équipe de La Plagne. Chaque nation possède ses techniques ; chaque piste réclame une attention presque affective. Mais la piste plagnarde n’a d’égal aux yeux du glacier. Particulièrement technique, ce serpent glacé d’1.5 km est dompté chaque hiver pour les sportifs et les touristes.
Et parce que David est un ‘jusqu’au boutiste’, l’été dans les Landes… il vend des glaces !
Contact : press@la-plagne.com
Tignes
A 19 ans ½, la vie de Lou bascule quand il se fait mordre par une tique. En 4 mois, il se retrouve totalement paralysé et subit 2 arrêts cardiaques : c’est un des cas les plus sérieux en France de la maladie de Lyme.
A l’hôpital, Lou refuse de recevoir les gens qui vont s’apitoyer sur son sort et lui faire perdre son énergie : il s’est fixé un moral de 7 sur 10 minimum car il est persuadé que c’est son seul moyen de s’en sortir ! Et il n’a pas tort… Il retrouve bientôt l’usage du haut du corps, arrête ses études de BTS électrotechnique dans lesquelles il s’ennuyait, s’inscrit dans un cursus de commercialisation des produits de sport et termine major de sa promo grâce à un mémoire sur les aménagements pour handicapés à Tignes.
Parallèlement à ses études, il se lance dans le ski-fauteuil, et commence très vite à gagner des compétitions : vice-champion de France de Super Combiné et de Skicross, 1er de la coupe internationale FIS à Tignes, des coupes d’Europe… Il est rapidement repéré et intègre l’Equipe de France de ski handisport après à peine 1 an de ski-fauteuil !
A 23 ans, il vit désormais son rêve de vivre à en montagne à l’année : il a été embauché par Tignes pour mettre en pratique son mémoire sur l’accessibilité de la station à tous types de handicaps, et il est un athlète sponsorisé par la station.
Lou a également créé une association pour financer son matériel car un fauteuil coûte environ 9000 à 10 000 euros : Lou Handiski.
A Tignes, tout le monde le connait : Lou est un jeune homme très sociable, souriant et plein d’entrain. Sa détermination force l’admiration. Pour partager son expérience, il donne même des conférences sur la reconstruction morale et physique par le sport !
Lou Braz-Dagand - 06 66 82 26 46 – lou.handi.ski@gmail.com
MCF
Nous sommes à la tete d’un réseau de 1000 moniteurs-guides dans toute la France et avons une vision globale de ce réseau, des structures et de leurs territoires. Nous sommes aptes à mettre en relation tout journaliste envers une équipe de moniteurs pour découvrir une sortie Fatbike et ses à-côtés, cela en fonction des besoins en matériel, en localisation, et en pratique visée (fatbike électrique, fatbike de descente, etc).
Contact : communication@moniteurcycliste.com
Guides de montagne
De nombreux guides ont des talents d’artistes, écrivain, journalistes, cinéastes, navigateurs, explorateurs etc. La profession est riche et variée !
Contact : Anne Géry annegery@infocimes.com